L’Hydrograaf

Construit à Rotterdam au début du XXe siècle, ce navire à vapeur a d’abord été utilisé par le service hydrographique de la Royale néerlandaise. Aux Pays-Bas, la connaissance précise des hauts-fonds est une vieille tradition.
« Au XVIIe siècle, ça nous a permis de remporter pas mal de batailles navales, raconte Ray Davis, propriétaire de l’Hydrograaf. De nos jours, on fait les mesures en 10 minutes avec un drone, c’est le progrès... Mais les cartes réalisées avec l’Hydrograaf sont très bonnes ! »
Ce grand Hollandais loquace a acquis le navire en 2000. « Sur un coup de chance, j’ai eu l’occasion de l’acheter avec des amis. Ils sont passés à autre chose, je suis resté. »
Grâce à son tirant d’eau d’1,80 m, l’Hydrograaf peut aller dans les zones peu profondes, les rivières et les mers intérieures. Équipé avec goût, le navire n’avait pas que des fonctions scientifiques. La famille royale l’empruntait parfois pour des sorties de plaisance et logeait dans une cabine à l’arrière du navire.
En 1940, quand l’Allemagne envahit les Pays-Bas, l’Hydrograaf sert à transporter des réfugiés en Angleterre. Il est ensuite réquisitionné par les Britanniques, qui en font un dortoir flottant pour les équipages de démineurs.
Rendu aux Néerlandais, il reprend ses fonctions d’origine. Dans les années 60, les cadets de la marine royale s’en servent tantôt comme navire d’exercice, tantôt comme club-boat. Il est alors le dernier vapeur de la Marine. Les trois seuls autres bâtiments de sa classe ont disparu. Il est finalement mis hors-service en 1982.

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